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2 octobre 2023

Co-fondateur du SAS2 et co-auteur d’un ouvrage de référence sur les outils et techniques de la recherche-action participative

Interview de Jacques Chevalier, Université de Carleton, Canada


Comment et pourquoi avez-vous fait des pratiques de recherche participative votre objet de recherche ?
J’ai fait ce virage professionnel à la suite de mes travaux de recherche-action sur le développement durable en Amérique latine au cours des années 1980 et 1990, époque à laquelle moi et mes collègues tentions de faire du participatif sans vraiment savoir comment nous y prendre. La littérature existante proposait des approches et des méthodes qui, à mon avis, ne répondaient aux exigences d’une véritable « science en société ». C’est alors que j’ai décidé de faire de la RAP un objet d’expérimentation et de recherche en soi, intérêt que j’ai poursuivi au fil des années.

Vous êtes co-fondateur du SAS2 et co-auteur d’un ouvrage de référence sur les outils et techniques de la recherche-action participative (www.sas2.net). Que représente ce travail pour vous aujourd’hui ?
Les deux ouvrages publiés par Routledge (Participatory Action Research : Theory and Methods for Engaged Research, 2013, 2019) et le Guide de la recherche-action, la planification et l’évaluation participatives (2021), disponible en trois langues sur notre site web, sont un condensé de tout ce que moi et mes collèges avons créé et expérimenté aux quatre coins de la planète au cours de ces 20 dernière années, ainsi que des fondements conceptuels de l’approche que nous avons développée dans les domaines les plus variés.
 
Vous préférez parler de recherche-action participative plutôt que de recherche participative. Pourquoi et en quoi ces approches se distinguent-elles de ce que l’on appelle la science citoyenne‑ ?
Contrairement à la recherche-action participative, les sciences citoyennes :

  • ne sont pas nécessairement orientées vers l’action ;
  • ne contribuent pas toujours à l’avancement des connaissances (autres que strictement descriptives ou empiriques) ;
  • limitent trop souvent la participation du citoyen à la collecte de données de terrain ;
  • ont tendance à « massifier » et à individualiser le sujet participant, sans l’implication des « parties prenantes » organisées (définies en fonction de critères autres que leur simple identité citoyenne).

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